Lors d’une promenade dans la réserve naturelle du Courant d’huchet, j’ai sans aucun doute rencontré l’un des plus vieux habitants de notre littoral landais.
On ne peut emprunter le chemin de la Nasse, sur un des sentiers balisés de la réserve donc, sans le remarquer, véritable monument dont la voute forme au dessus du chemin une arche à l’équilibre improbable. La légende le dit vieux de plus de 400 ans et ses mensurations me font peu douter de cette datation car il impose une certaine majesté avec plus de 4,5 mètres de circonférence à 1,30 mètre du sol.
A la recherche du passé
Le chêne liège, car c’est bien d’un Quercus suber qu’il s’agit, est présent sur nos côtes depuis plus de 3000 ans. Il serait apparu avec le Pin maritime et arrivé dans les Landes vraisemblablement par la vallée de la Garonne. La plus grosse colonie landaise se situe en Marensin, contrée qui courre de Contis à Soustons et vous en trouverez, dès l’arrière dune littorale, entourés de genêts et de pins tortueux sur cet espace que l’on nomme communément « le bouclier de protection ».
Le démasclage du liège : une récolte singulière
Lors d’une promenade côtière vous pourrez également rencontrer des populations de chênes lièges avec, à leur pied, des nombreuses écorces souvent de grande taille qui ont été abandonnées par les ouvriers chargés de démascler les arbres, technique qui consiste à déshabiller l’arbre de son écorce.
Réalisé en été, lors de la montée de sève, le démasclage de la première récolte s’effectue sur des arbres d’une vingtaine d’années, elle produit un liège male de qualité médiocre puis l’arbre reconstituant son écorce, il faut attendre 10 à 15 ans pour régulièrement récolter un liège femelle qui permet, entre autres, de fabriquer bouchons et autres isolants thermiques.
Quel est l’intérêt du chêne liège aujourd’hui ?
Pour répondre à cette question, Il est nécessaire de raisonner de façon globale, à l’échelle d’une forêt, d’une propriété, en associant deux concepts : production sylvicole et aspect écologique.
Pour le côté écologie, la constitution de zone de feuillus dans une forêt à grande majorité de résineux offre de nombreux avantages :
– Rideau pare feu efficace et peu couteux,
– Secteur attractif pour la diversification de la faune et de la flore,
– Effet sanitaire en empêchant la propagation de champignons pathogènes du pin maritime
– Meilleure tenue des peuplements aux conditions climatiques lors des tempêtes par exemple.
Pour la production sylvicole de liège. Sur ce sujet je propose à tous ceux que le sujet intéresse de poursuivre cette présentation en vous dirigeant vers le site suivant : www.aliecor.com .
Vous serez surement étonnés de constater la vitalité de ce produit aujourd’hui dont l’aspect écologique n’est plus à démontrer.
Ce site internet est également l’occasion d’en apprendre beaucoup plus sur l’histoire du chêne liège à travers le temps et les territoires qu’il occupe.
Epilogue
Mon grand et vieux chêne (liège) du courant d’Huchet n’a pas fait comme celui de Georges Brassens, il n’a pas déménagé à cause de voisins bruyants et moqueurs comme les roseaux dans la chanson.
C’est avec grand bonheur que nous pouvons toujours l’admirer en lui souhaitant de poursuivre une bonne et surtout très longue retraite …